Ce soir, les urnes livreront leur secret et l’on découvrira le visage du nouveau Parlement donc, avec lui, les contours possibles du nouveau Conseil fédéral de décembre. Plusieurs partis ont fait de l’amour de la Suisse le principal slogan de leur campagne et l’on ne peut que s’en réjouir s’ils restent fidèles à leur idéal. Aucun parti n’a cependant dit ce qu’il mettait dans son « amour de la Suisse ». On peut donc librement essayer d’exprimer ce que l’on verrait ou souhaiterait comme conséquence d’un tel amour, pour la législature à venir.
Lausanne, Pully, et bien d’autres villes de Suisse encore sans doute, sont visitées par des mendiants venus – notamment, dit-on – de Roumanie, voire d’autres pays plus ou moins lointains. Ces malheureux passent des heures accroupis par terre, sur les trottoirs, devant les églises parfois, emmitouflés dans des manteaux, bonnets et couvertures, tendant la main ou un gobelet de plastique. Ils disent – c’est à peu près leur seule connaissance de notre langue – « bonjour, Monsieur » ou « bonjour, Madame », parfois « s’il te plaît, Monsieur », ou « s’il te plaît, Madame ». C’est poignant. Je ne donne jamais d’argent, mais offre parfois de payer à manger (ce qui n’est pas toujours bien reçu, car cela implique que l’on arrête momentanément de mendier, ou alors cela se termine par une liste d’achats considérables dans un magasin : il y a toujours beaucoup d’enfants à nourrir à la maison !). Quoi qu’il en soit, je m’efforce au moins de répondre poliment « bonjour », avec un sourire. C’est une manière de montrer un respect de la personne.
La célébration fidèle de l’indépendance vaudoise par les libéraux est l’occasion d’un moment d’échange et de convivialité, mais aussi l’opportunité de partager quelques réflexions politiques.
Si dans la période agitée qui a conduit à l’indépendance, les préoccupations des « pères de la patrie » étaient probablement et prioritairement d’imaginer et de mettre en place les institutions démocratiques du futur canton de Vaud, les élus engagés aujourd’hui et ceux qui le seront demain, sont et seront à l’évidence confrontés à d’autres problématiques, certes moins institutionnelles, mais néanmoins importantes pour l’évolution de notre cadre de vie.