Lausanne, Pully, et bien d’autres villes de Suisse encore sans doute, sont visitées par des mendiants venus – notamment, dit-on – de Roumanie, voire d’autres pays plus ou moins lointains. Ces malheureux passent des heures accroupis par terre, sur les trottoirs, devant les églises parfois, emmitouflés dans des manteaux, bonnets et couvertures, tendant la main ou un gobelet de plastique.
Ils disent – c’est à peu près leur seule connaissance de notre langue – « bonjour, Monsieur » ou « bonjour, Madame », parfois « s’il te plaît, Monsieur », ou « s’il te plaît, Madame ». C’est poignant. Je ne donne jamais d’argent, mais offre parfois de payer à manger (ce qui n’est pas toujours bien reçu, car cela implique que l’on arrête momentanément de mendier, ou alors cela se termine par une liste d’achats considérables dans un magasin : il y a toujours beaucoup d’enfants à nourrir à la maison !). Quoi qu’il en soit, je m’efforce au moins de répondre poliment « bonjour », avec un sourire. C’est une manière de montrer un respect de la personne.