Le salaire minimum n’a rien d’équitable

Comme patron d'entreprise depuis plus de 20 ans, ayant non seulement formé des apprentis mais aussi travaillé avec des manœuvres et des ouvriers qualifiés même brevetés et maitrisés, je suis pour la progression des salaires selon une échelle raisonnable.

L’initiative « Pour la protection des salaires équitables » n’a rien d’équitable! Elle fixe un même salaire – 22 francs de l’heure – dans toute la Suisse, sans tenir compte des différences salariales entre les régions et sans tenir compte des différents secteurs d’activités. Or toutes les entreprises ne peuvent pas se permettre de payer un salaire mensuel de 4’000 francs à l’ensemble de leurs employés, et notamment à ceux qui n’ont aucune qualification ou expérience professionnelle. Je pense aux micro-entreprises, nombreuses dans notre pays, comme par exemple les coiffeurs, les paysans, les restaurateurs. Ces personnes travaillent sans relâche et se battent pour la pérénité de leur entreprise sur un marché de plus en plus concurrentiel, parfois sans se verser à eux-même une telle rémunération alors qu’ils sont les patrons, les preneurs de risques, les moteurs de l’économie de notre pays. C’est la réalité du terrain et les syndicats le savent, eux qui ont accepté et négocié bon nombre de conventions collectives de travail comportant un salaire parfois au-dessous des 4000 francs. Ce n’est pas un salaire minimum qui rendra les choses équitables, mais bien, pour chaque métier, une convention collective négociée paritairement ayant force obligatoire! Alors contribuons au maintien de ces entreprises et rejetons en bloc cette initiative.