Le pacte libéral pour l'environnement

Préambule

De par ses valeurs, issues non seulement des Lumières, mais aussi des racines spirituelles propres aux libéraux de notre pays, le Parti libéral suisse respecte l’homme et la création ; il considère que l’être humain libre et responsable a naturellement à se préoccuper de ses semblables, de la société et de la nature qui l’accueille. Les préoccupations écologiques, de développement durable et de préservation de l'environnement sont donc depuis longtemps partie intégrante du credo libéral. Les programmes de notre parti comme les positions défendues à tous les niveaux politiques par nos représentants élus en attestent.

Mieux, les innombrables contributions concrètes à une gestion économe des ressources et à la préservation de l'environnement réalisées dans le privé à l'initiative de membres de notre parti ou de son électorat démontrent que, chez les libéraux, l'écologie va bien au-delà des discours théoriques.
Mais les libéraux ont, de la politique, de l'individu et de la société une vision dépassant largement le cadre de l'écologie. Ils sont notamment conscients que, sans prospérité économique, il ne saurait plus être question ni de progrès social, ni de préservation active de l'environnement.

Loin des dogmatismes, le parti libéral garde résolument les pieds sur terre et prône, dans tous les domaines, des politiques et des solutions conciliant économie et environnement au service du progrès social ainsi que du maintien et de l'amélioration de la qualité de vie de tous.

Cette approche conciliatrice conduit notre parti à refuser les voies consistant à prétendre relever les défis environnementaux à coup d'interdictions stériles, de restrictions coercitives et de décrets de rationnement. À l'inverse de ces démarches de mise sous tutelle, nous préconisons la mise en oeuvre de solutions qui responsabilisent, motivent, incitent, récompensent, bref qui puissent rendre l'adoption de comportements écologiques attractive pour chacun.

Autrement dit, le parti libéral, ses candidats et ses élus affirment la nécessité impérieuse de responsabiliser l'approche de l'écologie. Pour clarifier leur position face aux problèmes à résoudre dans ce domaine, ils rappellent ci-dessous l'essentiel des principes auxquels ils souscrivent ainsi que les solutions concrètes qu'ils s'engagent solennellement à défendre en la matière.

Principes : une approche responsable de l'écologie

  1.  L'incitation doit être préférée à la coercition, à la pénalisation, à une fiscalité déguisée, au rationnement et à toute contrainte dommageable à la prospérité économique et à la capacité d'innovation de notre pays.
  2.  La responsabilité individuelle doit être favorisée et son exercice encouragé par une éducation appropriée ainsi qu'une information adulte et responsable.
  3. Le maintien et l'amélioration de la qualité de vie, qui constituent la finalité vers laquelle convergent tous nos engagements, exigent la prise en compte de tous les facteurs – sociaux, économiques et environnementaux – dont cette qualité de vie dépend.
  4. L'économie verte fait partie des secteurs possédant un haut potentiel de développement et de création d’emplois qu'il s'agit de valoriser.
  5. Le dogmatisme est à proscrire au profit de la mise en oeuvre de propositions concrètes, réalistes et crédibles.
  6. La cohérence des mesures à prendre doit être renforcée par la coordination des pouvoirs publics (Confédération, cantons, communes) sous forme de conventions d’objectifs et par le développement de partenariats publics-privés.

Propositions concrètes

1. En matière d'énergie : oui à l'utilisation rationnelle, non au rationnement

  • Instituer un système de bilan énergétique gratuit des immeubles et introduire une étiquette énergétique pour les bâtiments (campagne Display).
  • Introduire une incitation fiscale encourageant les propriétaires à procéder aux investissements permettant des économies d'énergie dans leurs immeubles (déduction totale des frais de mise en conformité).
  • Promouvoir les approches Minergie dans la construction de nouveaux immeubles et la réfection de bâtiments existants.
  • Réviser le droit du bail pour permettre l'intégration des investissements énergétiques dans le calcul du loyer.
  • Encourager la recherche et le développement des énergies renouvelables et indigènes (mini-hydraulique, solaire, géothermique, photovoltaïque, éolienne, bois) en favorisant les partenariats publics-privés et permettre de doubler leur part dans les cinq ans à venir.
  • Favoriser la « grande hydraulique » par la poursuite des investissements nécessaires (Grimsel, réhabilitation de Cleuson-Dixence, etc.)
  • Admettre le remplacement des actuelles centrales nucléaires, à titre transitoire, afin d'éviter une pénurie d'électricité et une dépendance excessive vis-à-vis de la production étrangère
  • Prendre enfin les décisions d'implantation qui s'imposent pour le dépôt des déchets nucléaires
  • Poursuivre l'appui à la recherche et au développement de nouvelles technologies énergétiques
  • Lutter résolument contre tout moratoire dans les décisions à prendre pour garantir l'approvisionnement en énergie

2. En matière de transports : attirer plutôt que contraindre

  • Renforcer l'attractivité, pour l'usager, des transports publics collectifs et refuser toute augmentation des tarifs de transport non conjugués à une amélioration correspondante des prestations fournies à l'usager
  • Établir la communauté tarifaire et l'accès gratuit aux parkings relais sur présentation du titre de transport
  • Achever les projets routiers et ferroviaires en cours sur les grands axes en veillant à la maîtrise des coûts et des délais
  • Procéder rapidement à la réalisation des troisièmes voies ferroviaire et routière entre Lausanne et Genève
  • Encourager la recherche et le développement de nouvelles technologies de transport
  • Pour diminuer le nombre de petits déplacements en voiture, améliorer la sécurité piétonnière et cycliste sur le chemin de l'école, favoriser l'aménagement d'horaires scolaires permettant aux grands d'accompagner les petits, encourager les systèmes pédibus et de co-voiturage
  • Encourager la construction de parkings suffisamment bien placés pour inciter les automobilistes à y laisser leur voiture

3. En matière d'émissions nocives : inciter et organiser

  • Poursuivre les objectifs de Kyoto
  • Introduire une incitation fiscale au choix des véhicules les moins polluants (taxation réduite pour ces derniers, notamment les véhicules hybrides ou au gaz naturel)
  • Favoriser l'aménagement d'horaires de travail contribuant à la diminution des bouchons sur les routes
  • Privilégier la mise en oeuvre de formules fondées sur la collaboration partenariale entre l'État et les milieux économiques pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de CO2 des entreprises et poursuivre les actions de ce type déjà engagées avec succès
  • Inciter à la réalisation de plans de mobilité dans les administrations et les entreprises
     

4. En matière d'occupation du sol : faciliter plutôt que réglementer

  • Réhabiliter les bâtiments en zone rurale en complément à la densification urbaine
  • Alléger les procédures en matière d'autorisation de construire
  • Encourager la diffusion d’outils de développement durable pour les constructions et l’énergie
  • Participer au programme Novatlantis (EPF) en encourageant le développement des quartiers pilotes sur le plan énergétique

5. En matière d'éducation et d'information: promouvoir et développer

  • Faire connaître les entreprises faisant de l'écologie industrielle et développant des processus technologiques, des produits ou des méthodes organisationnelles préservant l'environnement ou économisant des ressources rares
  • Promouvoir la formation et l'information permettant à chacun d'assumer sa responsabilité de citoyen avisé, capable de choisir les équipements les moins gourmands en énergie et les produits les plus économes en matière de déchets et capable aussi de trier ses déchets et de les acheminer vers les lieux de récupération adéquats