La Suisse se porte bien. Voulons-nous que ça dure?

La Suisse va bien. Extrêmement bien, même. Principal indicateur de notre prospérité: le plein-emploi. Une excellente qualité de vie, et une solide sécurité sociale. Au coeur d’une Europe en récession, où près de la moitié des jeunes du Sud sont sans travail. Donc sans espoir. Ce n’est pas le cas en Suisse. Pourquoi? Comment? Est-ce par hasard? Clairement, non.

On peut identifier quelques éléments clés du succès suisse: notre stabilité économique et politique (l’indispensable partenariat social); notre compétitivité (l’indispensable flexibilité du marché du travail); notre système de formation (l’indispensable adéquation au marché du travail); notre politique migratoire (l’indispensable ouverture,moteur de notre système économique). Et, plus globalement, notre culture de l’excellence, qui chapeaute l’ensemble.
Ces éléments sont des faits objectifs. Des valeurs, appliquées au quotidien par des milliers de citoyens entrepreneurs, ouvriers, chercheurs ou autres, permettent à notre pays d’être un des plus prospères, des plus riches et des plus justes du monde, avec les écarts salariaux les plus faibles d’Europe. C’est le fameux modèle suisse.
Malheureusement, ce modèle est en danger. Ses valeurs fondatrices sont attaquées de toutes parts. Les initiatives se succèdent contre notre stabilité économique, notre compétitivité. Des échéances très précises nous attendent: d’abord l’initiative «1:12 – Pour des salaires équitables», puis l’initiative «Contre l’immigration de masse». Suivront celles pour un salaire minimum ou contre la surpopulation.
Dans chacun de ces cas, les initiants attaquent frontalement les éléments constitutifs de la force helvétique. La stabilité économique, la flexibilité du travail, l’attractivité de la place économique suisse: tout y passe. C’est une attaque coordonnée pour affaiblir le pays. Pourquoi? Je l’ignore. C’est incompréhensible, et irresponsable.
Nous devons combattre, une par une, ces attaques contre notre prospérité. La politique salariale d’une entreprise est une affaire privée. Et la création d’emplois doit être encouragée, pas pénalisée. Quant à notre politique migratoire, rappelons simplement que la Suisse a besoin demain-d’oeuvre et de cerveaux étrangers. Sans eux, nous déclinerons.
En acceptant les initiatives «1:12» et «Contre l’immigration de masse», nous priverons l’Etat (et l’AVS) de milliards de francs. Pire: nous ferons le choix délibéré de pénaliser notre pays. De l’affaiblir. L’ensemble des initiatives est une attaque contre le modèle suisse. Et donc une attaque contre la Suisse.
Notre pays se porte bien. Si nous voulons que cela dure, nous devons combattre toutes les initiatives qui l’affaiblissent. Pour nous, et pour nos enfants. C’est notre responsabilité citoyenne, à mille lieues des calculs politiques.