En effet, conformément à la loi sur les Préfets et à la loi sur les communes, il appartient au représentant du Gouvernement dans le District de diriger cette cérémonie.
J’ai donc le privilège de présider une séance de chacun des 15 conseils du Grand District, de les installer et de recevoir les promesses légales de vous tous, Mesdames, Messieurs, qui par votre acte de candidature, puis par votre élection et aujourd’hui par la prestation de serment avez accepté de prendre une part active à la gestion des affaires publiques de votre commune.
Ce jour d’installation est d’autant plus précieux qu’il fait contraste à notre univers contemporain, marqué par le règne de la précipitation, de l’information rapide et permanente d’images omniprésentes de faits troublants et contradictoires.
Le canton de Vaud, comme la Suisse vit aussi cette vitesse, assiste à la même érosion des liens sociaux et familiaux et observe les mêmes reculs de l’engagement civique.
En pareilles circonstances, il faut donc s’efforcer de percevoir autour de soi des signes encourageants. Par cet engagement pris aujourd’hui, chacun d’entre vous doit être conscient qu’il endosse une responsabilité. Responsabilité de mener à bien son mandat, avec le souci d’être un représentant digne de l’électorat qui a désignées ses autorités en ayant la certitude d’avoir fait le bon choix.
Prenez donc cet engagement avec courage, calme et dignité en gardant chacun son identité.
Je tiens à vous rendre attentif sur les relations entre exécutif et législatif. Je n’ai pas de recette miracle à vous donner. Vous devez travailler dans le respect, l’écoute et la transparence. Il en va de même entre vos autorités et votre population.
Le législateur ne peut pas prévoir tous les cas de figure et cela n’est d’ailleurs pas sa vocation. Le droit a donc des limites que le bon sens et les relations de confiance, qui doivent prévaloir entre les autorités, peuvent combler. Vous devez toujours garder à l’esprit que vous avez été mandatés par le corps électoral pour préserver au mieux l’intérêt public.
Préserver l’intérêt public, c’est mettre en valeur tout ce qui permettra le maintien et le développement des substances sociales, économiques et humaines, donnant ainsi à votre commune la solidité nécessaire pour traverser une époque troublée de l’histoire.
Souvenez-vous aussi que la commune n’est pas seulement un territoire régi par des règlements, limité par des bornes et panneaux routier. C’est bien plus : c’est une communauté vivante, faite d’hommes et de femmes, liés au-delà d’opinions politiques ou personnels, liés par le fait qu’ils vivent tous proches les uns des autres, liés par un attachement à leur village, à leur hameau, à notre paysage.
Mais une commune ne vit pas seulement par elle-même, à l’ombre de son clocher. Elle fait partie, qu’elle le veuille ou non d’une région, d’un district, d’où la nécessité d’avoir aussi un esprit d’ouverture, afin d’être solidaire avec vos voisins et renforcer ainsi l’identité de ce coin de pays qui vous est cher.
Les dossiers intercommunaux, gérés le plus souvent dans le cadre des associations prennent de plus en plus d’importance.
Ces associations qui fonctionnent comme des communes (avec un conseil exécutif et un législatif) gèrent de gros dossiers et des montants conséquents sont engagés dans des domaines très spécifiques. De nombreuses décisions sont prises de manière autonome dans le cadre des associations.
Je vous rappelle ces différents éléments sachant que votre commune va nommer tout à l’heure des délégués de votre conseil au conseil intercommunal de l’une ou l’autre des associations. On attend de vous un investissement personnel identique à celui que vous prenez en vous engageant aujourd’hui pour votre commune. Gardez toujours à l’esprit la vue d’ensemble de la gestion des biens communaux et intercommunaux. Ainsi prouverez-vous l’attachement et le profond respect que chacun doit à sa commune afin que le parcours de ces cinq années à venir se fasse sans embûche et que seule la récompense du devoir accompli au plus près de sa conscience soit le sentiment qui prédominera au terme de la législature.
Pour cela je vous donne la garantie de mon soutien et de mon appui.
J’ai la certitude que ce sentiment habite aujourd’hui ceux qui viennent de quitter les autorités de cette commune. Qu’ils aient œuvré au sein du conseil ou de la municipalité, je me fais l’interprète de tous ceux qui ont bénéficié de leur engagement pour leur adresser ma gratitude et ma reconnaissance.
Je vous remercie de votre attention.